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L'éveil
10 novembre 2006

V pour Vendetta

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Ce film est tiré d'une bande dessinée du même nom qui avait été créée à l'époque de l'Angleterre de Margaret Thatcher. Le film vise plutot l'Amérique de George W Bush avec plusieurs références à 1984 de George  Orwell, au nazisme hitlérien, et à la conspiration des poudres menée au XVIème siècle menée par Robert Catesby.

L'action se situe dans le futur en Angleterre, dans un pays gouverné par un despote qui porte le nom évocateur de Adam Sutler.

L'héroïne, Evey Hammond (Nathalie Portman) rencontre un révolutionnaire assez déjanté qui porte le nom de V. Cette rencotre va définitivement changer sa vision d'elle-même et du monde.

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Ayant assistée enfant, à l'enlèvement des ses parents par des sbires du régime totalitaire, elle garde en elle une peur panique qui la prive de tout élan de révolte.

C'est ainsi par la peur, que les despotes assoient leur pouvoir.

Mais loin de toutes ces évocations quelques peu dualistes, ce film a évoqué pour moi des vérités purement métaphysique pour ne pas dire spirituelles.

En effet, il y a une scène phare durant laquelle, Evey va vaincre définitivement toute peur en elle.

Evey est arrêtée à cause de sa relation avec V qui est taxé par le gouvernement de terroriste mais qui n'est en fait qu'une menace pour le pouvoir en place (cela ne vous rappelle rien?...).

Incarcérée dans une prison bunker, tondue, torturée, elle affronte toute sa peur en bloc.

Elle trouve dans sa cellule, dans un trou creusé dans le mur, un message laissé là par une ancienne détenue, Valérie:

"Je sais qu'il n'existe aucun moyen de vous prouver que ce n'est pas une de leurs machinations, mais ce n'est pas grave. Ça vient de moi. Mon nom est "Valerie". Je crois que ma vie touche à sa fin et je veux raconter ma vie à quelqu'un. C'est la seule et unique autobiographique que j'aurais écrite, et, Seigneur! je l'écris sur du papier toilette. Je suis née à Nottingham en 1985. Je ne garde pas beaucoup de souvenirs de mon enfance, mais je me souviens de la pluie. Ma grand-mère possédait une ferme à Torrebuck et nous disait que Dieu était dans chaque goutte de pluie. J'ai passé mes examens et je suis rentrée dans un collège pour fille. C'est là que j'ai rencontré l'amour pour la première fois. Elle s'appelait "Sarah". J'adorais ses poignets. Ils étaient ravissants. J'ai cru que notre amour durerait toujours. Je me rappelle que notre professeur nous disait que c'était normal à notre âge mais que ça passerait. Ce fus le cas pour Sarah, mais pas pour moi. En 2002, je suis tombée amoureuse d'une dénommée "Christina". Il a fallu l'annoncer à mes parents. Je n'en aurais jamais eu le courage si Christina ne m'avait pas tenu la main. Mon père était furieux. Il m'a dit de partir et de ne jamais revenir. Ma mère, elle, s'est contentée de pleurer. Mais je leur avait dit la vérité, était-ce si égoïste de ma part ? Notre intégrité est facile à ignorer mais elle est vitale. C'est une force invisible qui coule dans nos veines. C'est grâce à elle que nous sommes libres. J'ai toujours su ce que je voulais faire, et en 2015, j'ai tourné dans mon premier film, Les marais salants. Ce rôle a été un tournant dans ma vie, pas professionnellement, mais parce que j'y ai rencontré Ruth. La première fois que nous nous sommes embrassées, j'ai su que je ne voudrai jamais poser mes lèvres sur d'autres lèvres que les siennes. Nous avons emménagé ensemble dans un petit appartement à Londres. Sur le bord de la fenêtre, elle faisait pousser des Scarlett Carson, et l'air embaumait les effluves de roses. Ce fut les plus belles années de ma vie. Mais la guerre qu'avait déclenché les États-Unis s'était envenimée et s'étaie propagée jusqu'en Angleterre. À partir de ce moment-là, le temps des roses fut terminé pour tout le monde. C'est à ce moment-là que le sens des mots a commencé à changer. Certains d'entre eux assez inusités tels que dommage collatéral ou fanatisme nous glacèrent le sang. D'autres termes tels axisme ou article d'allégeance reflétait une puissance brutale et différent dès lors devint synonyme de dangereux. Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils nous haïssaient autant. Ils ont rafflé Ruth alors qu'elle rentrait à la maison. Je n'ai jamais autant pleuré de mon existence. Peu de temps après, c'était mon tour. Il est difficile de concevoir que c'est dans un si terrible endroit que mon cœur va s'arrêter, mais durant trois ans, j'ai eu une rose à mes côtés et aucun compte à rendre. Je vais mourir ici, et tout ce que je suis disparaîtra. Tout ou presque. Il restera mon intégrité. Cette force invisible qui coulait dans mes veines, et que personne au monde ne pourra m'enlever. Nous devons nous battre pour la protéger et la garder vivante pour l'éternité. Je vous souhaite, qui que vous soyez, de vous échapper de cet endroit. J'espère, qu'avec le temps, les choses se sont améliorées. Mais d'abord, et par-dessus tout, je veux que vous sachiez que, bien que je ne vous connaisse pas et ne vous connaîtrai jamais, que nous n'ayons partagé ni rire, ni larme, ni baiser, je vous aime, de tout mon cœur, je vous aime."

Dieu était dans chaque goutte de pluie...

Et là, Evey, au centre même de l'oeil du cyclone, au centre de la terreur, réalise que quelque chose est mort en elle dont la peur.

Lorsque la porte de sa cellule s'ouvre et qu'une voix lui demande si elle est prête à mourir ou à dénoncer V, elle répond qu'elle ne dira rien.

Elle est prête à mourir.

C'est cette état où la peur est totalement anihilée qui caractérise l'instant d'éveil ou la réalisation de ce qui est. L'éclair de conscience que tout peut mourir car

rien ne peut mourir...

Dans une autre scène, Evey demande à V d'ôter son masque et de lui montrer son visage, de lui montrer qui il est.

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Il lui répond que les muscles qui recouvrent ses os, son visage, ne sont pas plus lui que ce masque qu'il porte.

Cette réponse me renvoie à cette indentité qu'on croit être soi, ce petit moi, ce corps, qui ne sont que changement perpétuel, et qui ne peuvent pas être ce que je suis... Parceque ce que je suis est ce qui survit au temps qui passe, ce qui est au-delà de ce visage, de cette apparence qui ne sont que des objets que ma conscience est capable d'observer.

Voila donc beaucoup de spiritualité dans un film qui n'a pas été forcément créé dans ce sens.

Mais où que mon regard se pose, je ne vois que la vérité...

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