Processus d'éveil

 Alors que le processus même de l’éveil donne le sentiment d’être soudain et bouleversant, les événements qui y conduisent sont probablement beaucoup plus progressifs. Parfois des événements tragiques comme une maladie aux conséquences graves, la perte de mobilité, la perte  d’une carrière, d’un être cher, ou des revers financiers, etc., contribuent à affaiblir la dure carapace externe de toutes nos couches d’identité, afin que la connaissance intérieure de qui nous sommes véritablement puisse émerger.

Dans les expériences d’éveil d’autres chercheurs qui ont décrit la manière dont cela s’est produit pou eux, j’ai retrouvé certains dénominateurs communs.

D’abord, une expérience semblable à la mort, impliquant la perte de l’égo ou de l’identité personnelle.

Ensuite, un abandon de la tentative de comprendre tout le processus, ou quoi que ce soit se rapportant à Dieu ou au domaine spirituel.

Enfin, il y a un abandon de tout effort délibéré vers l’éveil.

Au début cela s’accompagne de vagues de félicité qui s’apaisent ensuite en un sentiment de paix profonde.

(…)

J’avais toujours cru, en vertu de mon conditionnement à couches multiples, qu’une fois que vous étiez « éveillé », c’était fondamentalement la fin de tout le processus. Mais l’expérience m’a rapidement appris que c’était simplement un début, que « l’éveil » n’était que le premier stade du processus de la « délivrance ».

Une fois atteint par le plein impact de : « conscience est tout ce qui est » et : « je ne suis pas l’auteur de mes actes », vous réalisez qui vous êtes réellement et qui vous n’êtes pas. de cette profonde réalisation jaillissent les ramifications de cette nouvelle « vision de Perle »qui imprégnera les moindres détails de votre vie quotidienne.

Extrait de "De la prison à l'éveil" de Satyam Nadeen aux éditions du Relié

Comments

[musael]

Rencontre fortuite ou prédestiné? Quoi qu'il en soit, elle jette un peu de lumière et d'espoir sur mon cheminement laborieux et chaotique.

Voici l'anecdote : je déguste un café sur une terrasse ensoleillée de ce début de mai (le tout se passe à Montréal). Un inconnu, homme âgé ressemblant à Merlin m'interpelle :

- Vous êtes un philosophe?
- Plus maintenant que je lui répond, c'est la spiritualité qui est devenu mon champ d'investigation.
- Avez-vous trouvé vos réponses, me demande-t-il.
- Quelques-unes, mais dans l'ensemble je piétine pour ne pas dire que je tourne en rond.
- Vous en êtes encore dans un processus qui s'appelle séparer le subtil de l'épais. C'est parfois long.
- Hé, oui! J'en sais quelque chose, dis-je.
- C'est le mental qui en est le principal frein.
- Je veux bien, mais il est drôlement utile, le mental, pour faire une bonne lecture du monde extérieur.
- Il n'y a pas de séparation entre le monde extérieur et le monde intérieur ; tout est un, c'est la mental qui crée cette dichotomie, m'informe-t-il.
- Vous m'en trouvez fort aise, mais je ne suis qu'un pauvre mortel.
- Fiez-vous à vos intuitions et ne désespérez pas.

Sur ce, il me quitta esquissant un large sourire.

[memelle05]

Moi aussi j'ai déjà eu l'impression que la liberté même de penser, celle d'agir, de vivre librement n'était pas de ce monde. J'ai eu l'impression qu'on était emprisonné dans une sorte de destinée où la liberté est très chère à payer. Comment briser cette impression ? Moi j'écoute les musiques que j'aime, je ris avec mes amis, tout est prétexte au plaisir. Mais viens sur mon site. A bientôt.
memelle05

[Musael]

Mon propre processus d'éveil a été plutôt long et il est loin d'être terminé. En fait, je préfère parlé d'éveils plutôt que d'éveil ou d'Éveil et je suis plutôt sceptique quant à ce dernier.

Mes éveils successif n'on jamais été accompagné de grandes vagues de félicité bien au contraire, ils ont déjà été accompagnée de larmes repentantes ou de compassion pour l'être prisonnier de lui-même que je suis. Je passe pardessus les prises de consciences du genre psychanalytique pour aller à l'important : la prise de conscience que vous êtes une conscience, que vous êtes conscience et prisonnier de cette conscience. C'est donc d'un enfermement que j'ai pris conscience. Cette conscience est donc une prison et à l'heure actuelle, je ne crois pas que je puisse en sortir. Mais, alors, cette chose que nous appelons la conscience n'est pas vraiment la conscience ; elle n'est qu'un processus intérieur d'interrogations, de discussions, de constatations. Puis j'ai vu que je n'étais qu'une machine pensante sans volonté propre qui allait poussée par des motivations intérieures dont j'ignorais les linéaments. Et j'en suis toujours là, victime de moi-même, si l'on veut ou de l'être qui a choisi ma vie. Puis il y a ce terrible sentiment de solitude et d'incommunicabilité : suis-je le seul à avoir perçu cela? et comment savoir si ce que je vis n'est pas le fruit de mon imagination? Comment savoir que je ne suis pas en train de devenir fou? Après, il y a eut ces idées saugrenues que j'ai créé "mes" scénarios et que ces scénarios aussi faux soient-ils ont leur raison d'être. Bref, l'éveil, pour moi est un vrai labyrinthe dont je ne suis pas près de sortir. Force est de constater, en lisant la plupart des témoignages, que je suis en rupture avec toutes ces belles manifestations de sentiment de plénitude.