Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'éveil
14 décembre 2010

La philosophie du ménage

 

senseidoigt

Un jeune moine, qui venait d’arriver dans le monastère chinois chan de l’école Lin-tsi, s’adressa au grand maître Tchao-tchou :

-         Je suis nouveau dans ce monastère. Pourriez-vous me donner un enseignement ?

-         As-tu mangé ta soupe de riz ? demanda Tchao-tchou.

-         Oui, je l’ai mangée, répondit le moine.

-         Alors, va laver ton bol !

Kôan zen

Il y a quelques années, j’étais persuadée qu’une maison bordélique allait de pair avec une âme d’artiste ( ce que j’étais persuadée être…mais ceci est une autre histoire…).

Je vivais donc au jour le jour, balançant négligemment les objets dans mon sillage de poète désabusée, ne perdant JAMAIS mon précieux temps à ces tâches avilissantes que sont les tâches ménagères et me jurant que jamais au grand jamais je ne m’abaisserai à devenir comme maman : une bobonne fée du logis.

 

femmes_de_menage

Ce que j’ignorais dans mon immaturité c’était le potentiel de sagesse contenu par chaque grain de poussière recouvrant les rayons de ma bibliothèque.

 

911431982

La poussière semble avoir disparu après une longue période de ménage. Mais ce n’est là qu’une illusion. Elle a simplement changé de place. Une partie a été jetée à la poubelle ou s’est envolée lorsque vous avez secoué votre chiffon par la fenêtre, mais elle n’en reviendra que plus vite, collée à la semelle de vos souliers ou au moindre souffle d’air. Elle trouvera toujours le chemin qui la ramène inexorablement chez vous, provisoirement tapie avant que vous ne la retrouviez. Elle sait parfaitement qu’elle est indispensable. Cette aventure ne manque d’ailleurs pas d’une certaine beauté. Nous époussetons, et la poussière trouve le moyen de revenir. Nous époussetons encore. La poussière reprend ses droits. C’est un  va-et-vient qui semble sans fin, une respiration, le mouvement récurrent des pensées et des sensations qui nous accompagnent tout au long de notre vie. La poussière, finalement, représente vraiment quelque chose dans notre univers. Aussi fragile et transitoire qu’elle paraisse, elle nous offre une leçon forte et durable sur la façon dont va le monde.

Le zen des petits riens- Gary Thorp aux éditions Marabout

 

arton62

Ba-gua


Sans aller jusqu’à pratiquer le Feng Shui, comme le font certaines personnes de mon entourage qui  ont résumé cet art millénaire chinois au coin amour, santé, argent etc…et qui croient fermement qu’en mettant au coin nord-ouest de leur maison un bouddha flambant doré (et kitschissime…) ils vont tantôt empocher le million, nous pouvons avant toute chose faire appel au bon sens.

Je me souviens comme si c’était hier de l’adage de ma grand-mère (une autre fée du logis…mais à une certaine époque les fées du logis était légion faute de pouvoir briller dans d’autres domaines plus masculins): « chaque chose à sa place et chaque place a sa chose ! »

Donc se poser la question : est-ce que dans ma vie, dans ma maison chaque chose est-elle à sa place ?

Si la réponse est non :

Trier, trier et trier!

Jeter, donner, faire circuler ce bon vieux ch’i… 

Cascade

 

Le ch’i est à la fois présent, passé et avenir.

Il est dans un seul endroit et partout à la fois.

Il est en vous comme il est ailleurs.

Il est vous et il est autre.

Prenez le temps d’écouter votre respiration,

Et vous entendrez le souffle de l’Univers

Bien-être zen au quotidien- Ecoutez votre jardin intérieur par Erik Pigani- Presses du Châtelet

 

 

Fruhjahr20062000320Kopie

Avez-vous déjà senti l’énergie d’un lieu propre, parfaitement rangé, où chaque objet a sa place dans la maison et dans le cœur de  ses habitants ?

Même une maison modeste, la plus modeste qui soit, est tellement douce à vivre et confortable quand elle est tous les jours balayée, époussetée, rangée un minimum. Elle est comme tenue en vie. L’air y circule, elle respire. Le bonheur accepte alors parfois d’y faire escale…dans certaines traditions, il est dit que les anges n’entrent que dans les maisons propres.

Si la maison est à l’image de ses habitants, imaginez donc l’ habitant d’une maison dont les placards seraient plein d’objets entassés, oubliés, des vêtements aux tailles inadaptées, ou jamais servis, de la poussière inerte sur les meubles, ou dessous, des fenêtres jamais lavées…

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L'éveil
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
L'éveil
Publicité