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L'éveil
25 décembre 2010

Suivre l'étoile


C’est en suivant l’étoile que les rois trouvèrent le Roi. 

C’est en suivant ce que nul ne remarque que l’on atteint l’humble demeure du divin enfant.

L’étoile du berger est la première à apparaitre à la tombée du jour et la dernière à disparaitre à son lever. Ce qui comme tout ce qui concerne les mythes n’est nullement un hasard. 

Il s’agit bien de Vénus, ou d’Ishtar selon les mésopotamiens, cette déesse dont le nom change au fil des civilisations dont le mythe semble avoir été diabolisé par notre civilisation obscurantiste.

Il est troublant de rencontrer la déesse au cœur même de la nativité dans un rôle qui semble avoir été sciemment occulté par nos faiseurs de mensonge. 

Faiseurs de mensonge et tisseurs d’illusion qui maintiennent l’humanité dans l’ignorance de ses propres capacité à renaître de ses propres ténèbres. Il y a eu une sorte de castration volontaire et paradoxale par la censure et le rejet non dissimulé de tout ce qui touche à la féminitude. Je ne vais pas retracer ici les nombreuses preuves évidentes de cette descente aux enfers du féminin sacré jusqu’à l’oubli totale d’une civilisation absolument ensorcelée à force de chasser le diable où il n’est pas.

Je n’évoque pas là le féminin physiologique mais bien la part féminine enfouie en chaque être humain, le terre sacrée en soi, fertile ou stérile selon ce qu’on y a semé, génitrice du fils de l‘homme éveillé pour celui qui aura eu l‘humilité de suivre l‘étoile. Petit astre silencieux au centre du ciel qui attend l’être depuis des décennies.

Notre époque s’est perdue aux extrêmes, oscillant comme un astre fou entre féminisme stérile et misogynie absurde, miroir extérieur de l‘être intérieur décentré. Cet démence est le fruit de siècles d’envoûtement de la part d’hommes enivrés par la découvertes de vérités non apprivoisées…Mais que sont les siècles dans la main de Dieu?

Le féminin est la complétude du masculin; l’un appelle l’autre pour accéder à l’unité primordiale. La déesse n’est nullement l’ennemi de Dieu Un ; elle n’est que le doigt qui désigne la lune à celui qui la cherche.

La déesse est la féminité en attente d’être ensemencée pour accueillir l’enfant roi en son sein. Elle n’est nullement la démone noire et sexuelle, la prostituée, la sorcière que certains jeteurs de sort ont voulu anéantir pour maintenir l’humanité sous leur joug, à l’image de l’Eve (hawwâ : homme femelle ou part féminine de l‘homme) accusée du péché originel.

Il est étrange de ne point trouver dans la Genèse de la bible académique la présence de Lilith, mythe disparu dans l’élagage éhonté des textes sacrés fondamentaux. Cette Lilith dont on trouve trace notamment dans le Zohar, semble avoir été créée par Dieu son image de la même terre d’Adam (qui signifie Terre). D’après la lecture éclairée d’Annick de Souzenelle dans son ouvrage le féminin de l’être, Lilith (la nuit) serait cette part féminine non encore ensemencée et donc inconsciente de l’Être, cet héritage divin de l’homme oublié, occulté dans ses profondeurs, ses ténèbres (ses nuits).  Il n’y a là plus aucune connotation réductrice de bien ou de mal, division diabolique et stérile qui ne fait qu’enfermer l’humanité sur elle-même comme un serpent se mordant la queue. 

Il n’y a que la nuit en attente du germe divin, comme l’amante en attente du Bien-Aimé.

Depuis la nuit des temps, Dieu, la Conscience, l’Un (peu importe le nom ou l’aspect toujours réducteur qu’on lui a donné) a parsemé le chemin qui nous ramène à Lui d’indices amoureux. Il ne s’impose pas à nous, car Il est tout Amour, Il veut que nous revenions à Lui en toute conscience. C’est pourquoi dans la forêt hantée de loups que nous traversons tous,  Il nous guide patiemment, subtilement, éternellement, tissant une trame délicate derrière l’illusion criarde. Il suffit pour L’entendre ou Le voir de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux.

Ainsi au cœur du Solstice d’hiver, là où la nuit semble la plus noire et la plus longue, Dieu accroche une lumière vive au fond de ces ténèbres, une petite étoile qui nous indique la direction à suivre. Souvenez-vous des contes pour enfants, lorsque les héros traversent la grande forêt noire de l’être perdu…il y a toujours un petit poucet pour semer des cailloux ou une chaumière dont les lueurs brillent dans le lointain. Dieu ne veut pas que l’on se perde définitivement. Il veut que l’on se perde pour accéder à une Conscience de Soi beaucoup plus vaste et plus riche. Il veut que l’on distingue les rois de ce monde du Roi véritable qui n’est nullement à trouver à l’extérieur de soi.

Au cœur de l’hiver, saison qui invite à l’intériorité, le froid poussant au repli, il est temps de descendre en Soi pour rencontrer l’agneau de Dieu, la part innocente et incorruptible comme le tapis de neige qui recouvre la forêt. Rentrez chez soi, dans la chaleur de l’étable où chaque part de soi laisse place à l’unité miraculeuse de cette renaissance. Les lumières extérieures ne sont qu’un reflet. Ne vous y arrêtez pas. La plus lumineuse des lumières est celle qui se trouve au centre de Soi.

L'histoire de la nativité ne s'est nullement passé en d'autres temps, en d'autres lieux. Elle n'est pas seulement l'histoire de la naissance d'un prophète. Elle est avant tout la clé de notre propre naissance au coeur même de la nuit.


Soyez votre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.

Bouddha


Illustration: Enluminure d'après l'Evangéliaire d'Averbode (Université de Liège, MS.363,Folio17XIIe s. (200x135mm) trouvée ici

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Commentaires
N
Les deux ailes de l'oiseau...c'est une image parfaite!<br /> <br /> :)
L
Effectivement, Féminin et Masculin sont en nous (et dans la société) comme les deux ailes de l'oiseau...nous ne pouvons voler que s'ils se complètent et marchent en harmonie...s'ils se combattent, tout est déséquilibré et rien ne peut s'élever...<br /> Malheureusement,c'est souvent le cas...
N
C'est vrai que j'ai fait un grand écart entre l'étoile que suivent les rois mages et l'étoile du berger qui selon moi symbolise bien la venue du Berger qu'est Jésus.:)<br /> <br /> Ce que j'ai voulu exprimer au sujet de Lilith est que justement le rapport entre féminité et masculinité doit dépasser le rapport de force qui est un rapport stérile dans lequel l'humanité tourne sur elle-même. <br /> Le féminin sacré, c'est à dire, la terre spirituelle en nous, la terre promise, ne peut être conquise par la force puisqu'elle fait partie de soi. <br /> C'est absurde de se battre contre soi. <br /> <br /> Au contraire, c'est par la douceur (le lâcher-prise) et l'abandon qu'elle peut se dévoiler et offrir le meilleur d'elle-même...<br /> <br /> Cette nuit de solstice pourrait être le début de la nouvelle année, une année basée sur la lumière.[flash]
L
Je ne sais pas si on peut relier l'étoile des Rois Mages avec Vénus...<br /> (mystère intrigant que cette étoile qui se déplace (!) et qui emmène vers un lieu très très précis (comment une étoile peut-elle le faire ? C'est ce que je me suis toujours demandé !)...<br /> <br /> Mais je te suis sur ce que tu dis du Féminin (Lilith, c'est le Féminin "indépendant"...celui qui n'est pas soumis au Masculin, comme Eve, et c'est pourquoi Lilith dérange tant).<br /> <br /> Et je te suis aussi sur l'urgence de comprendre que nous avons la capacité de "sortir de nos <br /> propres ténèbres"...même si on nous incite -fortement- à l'impuissance et au fatalisme.<br /> <br /> Vive Noël qui signe la fin de la nuit et le début de la remontée vers la lumière !
L
Je ne sais pas si on peut relier l'étoile des Rois Mages avec Vénus...(mystère que cette étoile qui se déplace (!) et qui emmène vers un lieu très très précis (comment une étoile peut-elle le faire ? C'est ce que je me suis toujours demandé !)...<br /> Mais je te suis sur ce que tu dis du Féminin (Lilith, c'est le Féminin "indépendant"...celui qui n'est pas soumis au Masculin, comme Eve, et c'est pourquoi Lilith dérange tant).<br /> Et je te suis aussi sur l'urgnece de comprendre que nous avons la capacité de "sortir de nos <br /> ropres ténèbres"...<br /> <br /> Vive Noël qui signe la fin de la nuit et le début de la remontée vers la lumière !
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